Présentation
Partager et confronter des écrits : tel est l’objet de ce site…
J’ai débuté dans la presse écrite en Nord-Picardie, ma région d’origine. J’étais encore lycéen quand je passais mes premiers articles, essentiellement sportifs, aux journaux régionaux ayant leur rédaction détachée dans la petite ville ouvrière où j’ai grandi : Bohain-en-Vermandois (Il faut y avoir vécu pour connaître, même si Henry Matisse y avait passé avant moi une partie de sa vie).
J’étais donc publié dans La Voix du Nord, L’Union, L’Aisne Nouvelle, satisfait que ces articles parlent de mon club de sport qui, à cette époque, cristallisait l’essentiel de mes préoccupations, offrant l’avantage d’être omnisports avec le volley et le rugby, et (surtout) d’être mixte.
Côté scolarité, un conseil d’orientation m’avait convaincu d’embrasser des études techniques qui feraient de moi un ingénieur si tout se passait comme il le prédisait, au pire un technicien supérieur. J’avais très vite pataugé dans cette filière avec la sensation de me trouver dans une section spécialisée dans l’erreur d’aiguillage. Car tout comme moi, la plupart de mes camarades de classes tentaient d’assimiler dans leur cerveau réfractaire les logiques du dessin industriel ou des calculs de forces et de dynamique cinétique, alors que nous nous sentions des âmes de poètes.
Nous étions touchés en plein cœur et en pleins rêves par les influences libertaires et pacifiques de Mai 68 dont je ressentis les effets collectifs jusqu’au début des années 80, et les effets personnels tout au long de ma vie…
Germait en moi le goût de l’écriture dont je n’imaginais pas possible alors de tirer des moyens de subsistance. En parallèle, j’ai donc gagné de quoi payer mes sorties entre ami(e)s, mes paires de baskets et quelques voyages, en travaillant à l’usine, à la banque, chez les paysans…
Pour ce qui était d’écrire, je n’étais rien d’autre qu’un apprenti et salue aujourd’hui les patients journalistes, photographes et secrétaires de rédaction qui ont cru en moi, m’ont incité et m’ont tout appris. J’ai en mémoire quelques noms : Marc, Jean, Noël, Jean-Paul, Jean-Henry, Jean-Pierre…
De talentueux modestes qui m’ont fait confiance et m’ont donné confiance. Suffisamment pour tenter l’aventure du journalisme indépendant, signant des piges pour différents journaux nationaux (L’Equipe, Le Monde) et régionaux.
J’avais déjà la carte de presse quand j’ai intégré la rédaction de La Voix du Nord en 1987. Journal que j’ai quitté non sans un pincement au cœur tant il était attachant et professionnel, pour poursuivre mon parcours dans l’Ouest au sein de Ouest-France.
Nombreux(ses) à cette époque m’ont aussi connu joueur et entraîneur de basket-ball jusqu’aux premières divisions nationales… Mais il avait fallu faire des choix et quitter à regret la belle ambiance du sport collectif, de la vie associative, des vestiaires, des troisièmes et des parquets.
Quant à l’amour des mots qui n’a rien d’un miracle ayant touché mon berceau (même si j’ai souvent vu mon père et ma mère un livre ou un journal à la main (ouvriers-lecteurs), je le dois aux chansonniers et conteurs que j’écoutais sans cesse, fasciné par leur faculté à tant dire en si peu… Et à tous les érudits modestes et anonymes qui m’auront conseillé la lecture de livres magnifiques.
Ensuite, mes enfants m’ont incité à écrire les histoires que je leur inventais. J’ai donné des cours à l’école de journalisme de l’Ouest et écrit cinq ouvrages, romans et nouvelles publiés à compte d’éditeur. Je vis depuis l’été 2018 dans l’Hérault, à Sète, patrie de Georges Brassens et Paul Valéry.